From 3 roues vers le monde

Recit: EntreDeuxIles

Entre deux îles : Turangi - Nelson (16 – 22 Décembre)

Créé en 1887, le parc national Tongariro est le premier parc national Néo-Zélandais. Les trois sommets du Parc sont un cadeau de la part des tribus Maoris locales, qui espéraient ainsi préserver cet endroit ayant une forte signification spirituelle.
Le parc a notamment incarné Mordor dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, et le Mt Ngauruhoe n’est autre que la montagne du Destin, pour les connaisseurs.

Vendredi 16 Décembre :

Nous sommes réveillés par la lumière du jour et il est 6h du matin. C’est plutôt bon signe pour la randonnée que nous avons prévu aujourd’hui. Et effectivement, le ciel a de belles éclaircies. C’est donc parti pour le Tongariro Alpine Crossing !
Cette randonnée de 20km traverse le parc national Tongariro, ayant une forte activité volcanique. La dernière éruption s’est produite sans crier gare en septembre 2007, sur le Mt Ruapehu, blessant grièvement un alpiniste qui dormait dans un refuge de montagne.
Cette randonnée ne forme pas une boucle, c’est donc en navette que nous nous rendons au point de départ.

Nous quittons après quelques kilomètres de marche le paysage de bush, aux alentours de 1000m, pour monter vers les montagnes volcaniques et un paysage 100% rocailleux. Nous traversons plusieurs cratères et la vue vaut vraiment le détour, même si au sommet, vers 1900m, nous sommes dans un épais brouillard avec une pluie et un vent glacial.
L’éclaircie tant attendue apparaît finalement au meilleur moment, lorsque nous atteignons le magnifique Red Crater, le cratère du Mt Tongariro. De là, nous avons tout le loisir de regarder en contrebas les lacs Emeraudes, qui décorent le sommet du Mt Tongariro, ainsi que le Blue Lake, un peu plus loin.

Ces volcans sont vraiment magnifiques. Le massif étant relativement « jeune » et peu érodé, nous pouvons distinguer les différentes coulées de lave, les multiples cratères, ceux qui sont éclatés…

Cerise sur le gâteau, la descente offre une vue panoramique sur le plateau central de l’île du Nord et sur le lac de Taupo que nous avons longé la veille en vélo sur 50km.

Sept heures plus tard, nous arrivons à destination et la pluie revient. Mais la journée a été globalement belle et nous sommes vraiment contents d’avoir pu faire ce parcours, connu comme étant la meilleure randonnée sur une journée de Nouvelle-Zélande.

Avec les thermes de Rotorua, les geysers de Wai-o-Tapu, et les volcans du Parc de Tongariro, vous comprendrez que cette région de l’île du Nord a une forte activité volcanique dont nous avons bien pu profiter. Il n’y a pas beaucoup plus à voir sur notre itinéraire jusqu’à Wellington.
Nous voulons donc maintenant filer le plus rapidement possible vers l’île du sud. Encore deux grosses journées de vélo, un bout de bus pour nous faire gagner du temps, et un ferry plus tard nous y serons probablement pour profiter dans l’ordre : des vins de la région de Marlborough, de Noël dans le Parc d’Abel Tasman et ses plages de sable doré, de la côte ouest sauvage et réputée magnifique, des glaciers Franz Joseph et Fox, des fjords, des manchots, des baleines, des phoques . . .

Samedi 17 Décembre :

La pluie n’a pas cessé et nous n’avons vraiment pas envie de nous élancer de nouveau sous un déluge. Plutôt que de passer deux jours horribles à ne pas profiter du paysage, nous décidons de tenter notre chance au plus vite dans l’île du Sud, et nous prenons donc sans difficulté un bus pour Wellington.
Le trajet est assez « divertissant ». Après deux heures de bus, le chauffeur demande à tout le monde de descendre du bus pour la pause repas. Problème : quelqu’un a laissé un bébé à bord et a disparu. Le chauffeur s’agace car il ne veut pas enfermer le bébé dans le bus pendant une demi-heure, mais il ne parvient pas à trouver les parents. Après vingt minutes de ce petit manège, la faim prenant le dessus, il décide de sortir lui-même le bébé du bus et le pose devant la porte d’entrée du restaurant. Mais toujours pas de parents, ni personne qui s’inquiète du sort du bébé. Après une bonne dizaine de minutes supplémentaires, et divers appels du chauffeur, la maman, une jeune qui ne doit même pas avoir 18ans et qui fait la queue pour s’acheter à manger, se dénonce. Elle se fera passer un bon savon par le chauffeur devant la cinquantaine de personnes qui occupent la salle. Ici aussi, les gens aiment particulièrement donner des leçons !

Dimanche 18 Décembre :

Nous voilà à Wellington. Nous profitons de cette journée quasi ensoleillée pour découvrir la capitale Néo-Zélandaise. Et passons quelques heures au musée Te Papa, pour en apprendre un peu plus sur le pays, l’activité volcanique et la sismicité de la région. Nous avons aussi la chance de voir le plus gros calamar au monde, plus de 4m de long.

Le reste n’a rien d’époustouflant. La richesse du contenu et des explications par rapport à un musée Européen est plutôt décevante.
Nous sommes contents de prendre le ferry en fin d’après-midi, direction l’île du Sud. Après 3 semaines passées dans ce pays sensé être le paradis des cyclistes, nous sommes globalement déçus. Malgré des paysages intéressants, les mauvais conducteurs en trop grand nombre, en particuliers les énormes semi-remorques rendent notre avancée dangereuse et la pluie n’arrange rien. La majorité des gens que nous avons rencontré nous ont dit que l’île du Sud était mieux, nous croisons les doigts, et espérons changer d’avis avant notre départ de Nouvelle-Zélande.

Sur le ferry, nous rencontrons Julien et Marion de voyage-grand-coeur.org, aussi en vélo, sur les routes pour 19 mois entre Europe, Moyen-Orient, Inde, Asie du Sud-Est, Australie et Nouvelle-Zélande. Nous échangeons quelques histoires et prenons de nombreux conseils concernant l’Asie… et ça promet d’être difficile.

Lundi 19 Décembre :

Nous pédalons quelques heures dans les Marlborough Sounds. C’est un dédale de fjords assez jolis, avec en contrebas quelques plages de sable doré.

Puis nous reprenons la route direction la région viticole de Marlborough et ses célèbres sauvignons blancs.
Ici, c’est le printemps et ça se voit, les arbres sont en fleurs . . .

C’était une blague ! Nous finissons la journée dans les vignes, après avoir rencontré un nouveau cycliste, espagnol cette fois.

Mardi 20 Décembre :

Nous voici dans la région des vins de Marlborough, et c’est plus précisément dans la vallée de Wairau River que nous passons la journée et continuons notre tour du monde des caves en Stelvin. Nous écrirons un article à lire prochainement dans la partie « Route des vins ».
En tous cas, cette journée est très agréable, sous un beau soleil d’été. D’autant plus que chaque cave tient à ce que nous goutions la gamme complète de leurs vins !

Pour changer de tous ces pieds de vignes, c’est entre les moutons et les vaches de Joë et Bill que nous plantons la tente.

Mercredi 21 Décembre :

Nous sommes réveillés par des bêlements et après un petit thé en compagnie de nos hôtes, nous partons nourrir les veaux. Et contre toute attente, un veau ça peut être très marrant ! Finie la vie à la ferme, il est temps de se remettre en rote.

Nous entrainons notre monture jusqu’à Havelock ou une pause « moules » s’impose. Les moules vertes sont typiques de la région des Marlborough Sounds, et elles sont ENORMES !

Que dire d’autre si ce n’est que depuis quelques semaines, nous nous rendons compte que nous devenons un peu fous. A chaque fois que nous voyons un troupeau de vaches ou de moutons, nous essayons de communiquer, et bien sur, nous attendons une réponse. De façon assez surprenante, parfois ça marche, ils nous répondent ! Bon, on avoue, des fois ils ont peur et partent en courant quand l’imitation est ratée, ou des fois, ils se mettent à nous courir après. . . Ca occupe la traversée des paysages champêtres ! Audrey a la côte auprès des moutons et Olivier auprès des vaches !
Mais les Néo-Z ne sont pas mal non plus dans le genre fou, avec leurs décorations de haies !

Jeudi 22 Décembre :

Le camping où nous avons dormi appartient au « Department of conservation », l’équivalent local des « parcs nationaux ». Il est situé dans une magnifique forêt, au bord d’une sublime rivière.

Petit à petit nous nous réconcilions avec la Nouvelle-Zélande ! Nous serions bien restés à profiter de la rivière mais cette belle journée nous motive pour nous mettre en selle.
Malheureusement, les conducteurs Néo-Zélandais nous prouvent une fois de plus qu’ils méritent la palme des pires conducteurs que nous n’ayons jamais vu ! Les camions comme les voitures nous frôlent sans dévier leur trajectoire d’un seul centimètre. La plupart du temps, les gens se cherchent des excuses en prétextant que les routes sont étroites (mais elles font souvent au moins deux mètres de plus qu’en Europe). La vérité, c’est plutôt qu’ils refusent totalement d’utiliser le volant ou le frein pour un cycliste, et c’est terrifiant.
Les forces de l’ordre sont quant à elles au niveau moyen mondial (généralement cachés dans un arbre avec des jumelles). Mais aujourd’hui, après avoir manqué d’être renversé une centaine de fois par des conducteurs dangereux, nous voyons une voiture de police, tous gyrophares allumés, en train de verbaliser un cyclovoyageurs de cinquante ans qui n’avait pas son casque (obligatoire ici). Grâce à eux, on va pouvoir mourir renversé, mais bien en sécurité avec un joli casque sur la tête. GRRRRR !
Heureusement nous finissons cette journée à Nelson, dans une adorable famille membre de Warmshower, qui nous accueille avec gentillesse et nous régale de bonnes pizzas.



Retrieved from http://3rouesverslemonde.com/index.php/Recit/EntreDeuxIles
Page last modified on October 12, 2013, at 09:59 PM