From 3 roues vers le monde

Recit: PasoDeIcalma

Paso de Icalma : Alumine (Argentine) – Curacautin (Chili)

Lundi 28 Mars :

Nous repartons d’Aluminé toujours le long de cette magnifique vallée du Rio Aluminé. Le paysage est très hétérogène : désertique et très aride en dehors de la vallée qui elle au contraire est beaucoup plus verte et propice au vélo et aux bivouacs.

Nous trouvons d’ailleurs un très bel endroit sur une plage au bord de la rivière, mais malheureusement l’endroit est infesté de guêpes.

Nous repartons donc un peu déçus, d’autant plus qu’il se fait tard. Quelques kilomètre plus loin, mirage : un camping. Il est fermé mais on rentre quand même et nous nous trouvons face à 2 lamas en liberté. Etant craintifs pour l’intégrité de notre tente (corrosion sous crachats ???), nous décidons de repartir.
Nous trouvons heureusement la maison de Juan qui nous laisse camper dans son jardin, et nous partageons un petit moment ensemble le soir au bord du feu. Il nous apprendra qu’ici, dans ces très grands espaces de pampa, il suffit d’être originaire du village pour avoir le droit à un terrain gratuitement. C’est comme ça que Juan et sa famille ont eu leur parcelle sur laquelle ils ont construit leur maison. Juan est chauffeur du bus scolaire, il a 6 enfants, il est 2 fois grand père, et tout le monde vit ici. Nous ne voyons que les hommes de la famille, et les enfants.
La tribu de chiens est tout aussi grande… D’ailleurs le lendemain notre vaisselle (sale) a disparu, et nous la retrouvons « nettoyée » quelques dizaines de mètres plus loin. La nuit nous réserve une autre surprise : un des chiens a décidé que notre tente faisait partie de son territoire et l’a donc marqué comme il se doit… Cette nuit, il a fait vraiment très froid, l’eau que nous avons laissée dans la popote est couverte d’une bonne couche de glace, heureusement nous avons de bons duvets ! Voici où nous avons campé, et la maison de Juan :


Mardi 29 Mars :

Juan nous a indiqué qu’il nous restait 8 km de piste et que nous serions facilement à Curacautin le soir même (nous y serons en fait trois jours et 180 km plus tard) !
Les 8km de piste sont en fait 14km, dont de grosses portions de sables sur lesquelles nous ne pouvons pas avancer. Après plusieurs dérapages incontrolés, nous nous rendons à l’évidence : nous devons pousser le vélo. Cependant même pousser le vélo est très difficile par endroit, entre autres à cause des bagages et de la remorque, près de 65 kg qui déséquilibrent le vélo !
Mais le paysage vaut le coup d’œil :

Nous mettons près d’une heure à parcourir les 4 derniers kilomètres de piste, sous un soleil de plomb ! Ce soir, nous serons au Chili. Nous gravissons le col d’Icalma, où se trouve la frontière.

Une fois à la frontière, les choses se compliquent quelque peu : nous devons jeter une partie de notre nourriture. Il est interdit de rentrer au Chili avec de la viande, des fruits, légumes, laitage, miel, etc…. ce qui ne nous arrange pas car nous avons encore pas mal de kilomètres à parcourir avant la prochaine ville ! Le garde frontière est assez compréhensif et nous laisse avaler 4 bananes, 2 pommes et emporter deux saucisses…

Nous arrivons dans le petit village d’Icalma, au bord du lac et cherchons un endroit pour dormir. Les campings se suivent mais sont tous fermés ! Nous nous arrêtons pour demander s’il est possible d’y dormir et les propriétaires en ouvrent un pour nous.


Mercredi 30 Mars : Lorsque nous nous reveillons, nous cherchons notre pain pour le petit dejeuner, mais nous trouvons deux chatons dans qui jouent dans l'abside, et aucune trace du pain... Au programme aujourd’hui: piste!

Trois pistes partent d’Icalma et pour une fois nous nous sommes bien renseignés, nous prenons celle qui est en meilleur état même si elle nous rallonge de quelques kilomètres ! Nous ne regrettons pas notre choix, nous avalons les 35km de pistes sans trop de difficultés.

Nous décidons de commencer à chercher un endroit pour dormir assez tôt afin de ne pas devoir s’installer de nuit, d’autant plus que le ciel est menaçant ! Nous apercevons une petite maison et nous demandons si nous pouvons nous installer dans le champ d’à côté. Noélia accepte sans soucis.

Vers 21h, nous entendons des branches craquer et du bruit autour de notre tente… nous ouvrons… nous sommes encerclés de taureaux, certains sont vraiment énormes !! Nous allons prévenir Noélia et nous l’aidons à rapatrier tous les taureaux dans leur enclos. Du coup, Noélia nous invite chez elle.
Nous goutons quelques spécialités locales, le maté mais aussi les Pignons d’Araucarias qui ressemblent à des pignons géants et ont un goût qui rappelle un peu celui de la châtaigne. Les Araucarias appelés aussi Pehuen en langue Mapuche (population indigène locale), semblent être un croisement entre sapin, pin et palmier et sont des arbres caractéristiques de cette région. Nous ne refuserons pas non plus une bonne tartine de pain et de confiture cerise/griotte maison, bien que nous ayons déjà mangé une carbonara.


Jeudi 31 Mars :

Audrey se fait réveiller par des bruits d’arrachage d’herbe. Elle sort un œil de la tente et voit nos amis les taureaux, dont certains atteignent probablement les 1000kg, grignoter tranquillement autour de nous. Au moins ce matin on est levé tôt !

On part pour rejoindre rapidement la Ruta 5 qui remonte vers le nord. \\ Nous nous arrêtons manger à Lonquimay notre seconde énorme parilla. Au moment de payer nous nous rendons compte qu’il y a eu un malentendu sur le prix des papas fritas et qu'il nous manque alors 1400 pesos, l’équivalent de 2€. Olivier part à la seule banque du coin (que nous attendions depuis la frontière), pour retirer. Mais là, surprise : le distributeur n’accepte pas la Visa ! Après de longues négociations le patron très sympa Manuel Alejandro SILVA ARANDA (oui ici ils ont des noms à rallonge) nous prête de quoi tenir quelques jours de sa bourse personnelle. Pour le rembourser, nous devons nous rendre au village de Curacautin à 70km, aller dans la même banque, retirer et laisser la somme à un guichetier. Nous sommes jeudi, la banque est fermée le samedi et nous devons donc filer vers Curacautin. Nous sommes un peu déçus car nous devions faire une journée de repos dans la région qui propose de nombreuses randonnées.

Nous passons la nuit dans un camping appartenant à deux Suisses qui sont arrivés ici depuis l’Alaska en vélo. Nous espérions les rencontrer mais ils sont … en Suisse.

Vendredi 1er Avril :

La nuit sera très fraiche! Quand nous nous levons vers 9h30, tout est blanc!

Il ne nous reste plus qu’une trentaine de kilomètres à faire pour rejoindre Curacautin.
Nous passons comme prévu à la banque, et profitons d'être dans une ville pour amener notre linge à la laverie.
Nous trouvons une auberge sympathique chez José Miguel CEPEDA LAGOS. Nous sommes bien installés et la connexion internet est bonne!! Nous décidons donc de rester ici pour notre jour de repos.

Samedi 2 Avril :

Le village de Curacautin est très sympathique. Nous profitons de cette journée pour refixer les saccoches avant et faire quelques provisions.

Notre prochaine étape sera la région des vins, et Santiago.

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