Bangkok

Arrivée en terres Asiatiques : Bangkok – Sawankhalok (6 Mars - 11 Mars)


Mardi 6 Mars :

Nous venons de quitter Adélaïde et nous voilà en transit, direction Bangkok. Nous faisons une première escale à Melbourne, où nous récupérons nos bagages, et réenregistrons direction Singapour. Mais problème : nous n’avons aucun billet d’avion prouvant que nous allons sortir de la Thaïlande, forcément, on va sortir du pays en vélo. L’hôtesse nous avertit que nous prenons le risque de nous voir refuser l’entrée en Thaïlande… C’est donc un peu stressés que nous embarquons pour le second vol. Huit heures plus tard, nous voilà à Singapour. Cette fois, pas besoin de récupérer les bagages, ce qui nous laisse le temps de manger un morceau dans un fast food local… Burger King !
Puis dernier vol direction Bangkok. Il est plus de minuit heure Australienne lorsque nous sommes dans la queue, pour passer la douane. Heureusement sans encombre… nous expliquons notre voyage en vélo, et une minute plus tard, un nouveau tampon dans notre passeport, avec un visa de 30 jours en Thaïlande, une bonne chose de faite !
Nous nous sentons tout de suite à l’aise dans ce nouveau pays, les Thaïlandais ne sont pas très bavards et se contentent du minimum niveau courtoisie, mais semblent très sympathiques.
Compte tenu de l’heure tardive, nous nous rendons dans le premier hôtel à côté de l’aéroport… et réalisons que nous avons soudainement un sacré pouvoir d’achat !

Mercredi 7 Mars :

Nous voila dans un autre monde, et après 8 mois dans des pays riches, la différence frappe.

Nos premiers kilomètres en Thaïlande nous attendent, et pas les plus faciles : nous devons rejoindre le centre de Bangkok, à 30km d’ici !
Nous remontons le vélo, réarrangeons nos affaires, tout est en parfait état. Nous voilà donc en route au milieu des voitures, des mobylettes qui serpentent à droite, à gauche, voire en face quand elles sont en sens interdit, des balayeuses de caniveaux. Bref un beau bazar, bien bruyant et poussiéreux, sous une chaleur accablante de 38°C.

Mais nous avançons plutôt bien, sans trop de soucis. Les gens nous regardent les yeux écarquillés, nous sourient, nous saluent. Tout commence vraiment bien.
Nous voyons les premiers temples, au milieu de la cohue générale.

Nous arrivons à notre première étape : l’hôpital de Bangkok. Nous devons nous occuper de l’Encéphalite Japonaise (3ème épisode !). Rappel de la semaine dernière : une heure d’attente, 50$ de facture chez Travel Bug à Adélaïde pour apprendre qu’ils n’ont pas le vaccin international et que nous ne pouvons faire qu’une seule des deux injections mais que c’est soi-disant le mieux car à Bangkok ça nous coutera le même prix, soit 200$ chacun. Nous sommes repartis sans rien !
Aujourd’hui : en 20 min nous sommes tous les deux vaccinés, pour 32€ chacun, consultation comprise ! Et en plus, on a rien senti !! Une bonne chose de faite, décidément, tout va pour le mieux.
Nous avons repéré une petite auberge, pas loin de la gare de train. Mais pas facile de la trouver, avec les noms écrits en Thaïlandais. Une passante s’arrête pour nous aider et nous la suivons jusqu’à destination. Nous voilà dans une micro chambre sans fenêtre, avec un lit une place, mais ça fera l’affaire !
A peine installés, notre curiosité est trop forte et nous partons nous promener dans les environs. Alors que nous approchons sans le savoir d’un des plus importants temples de Bangkok, nous sommes attirés par des bruits de fête. Nous tombons bien, c’est Makha Bucha le jour où 1250 disciples de Bouddha se réunirent afin d'écouter ses enseignements. Il y a du monde et des moines de partout, et des processions aux chandelles autour des temples.
Ici, le Bouddha fait 5,5 tonnes d’or massif ! C’est un peu choquant de voir tant de richesse face à la pauvreté des habitations.


Jeudi 8 Mars :

Nous sommes réveillés à l’aube à cause du décalage horaire et nous en profitons pour aller visiter Bangkok à la fraiche.
Premier challenge, réussir à prendre le bon bus… ça semble bon !
Deuxième challenge, trouver des tongs à la taille d’Olivier car il a cassé les siennes (seulement du 43… ). Au bout du 20ième vendeur :
- « Big size, big size »
On se regarde, amusés mais un peu désespérés…
- « Bon prends-les ces chaussures en 41, je crois que tu ne trouveras pas plus grand !!! »
Il faut dire que les Thaïlandais ne sont pas bien grands !

Nous nous promenons autour du Grand Palais, il y a un monde fou. Puis nous nous rendons au temple du Bouddah couché, mais c’est fermé, ça n’ouvrira qu’à 14h.

Tant pis, nous devons rentrer récupérer nos affaires. A 14h nous prenons le train pour Pichit, à 300km plus au Nord. Ca nous permet de sauter quelques kilomètres moins intéressants pour nous laisser plus de temps dans le Nord de la Thaïlande.
Le chargement de notre tandem dans le train n’est pas des plus faciles… ils nous donnent l’autorisation de mettre le vélo au dernier moment mais personne ne nous dit où… du coup nous errons de wagons en wagons, jusqu’à trouver un wagon de marchandises quasi-vide… il y a déjà une moto à l’intérieur et beaucoup de place pour le tandem, mais ils nous demandent de le mettre dans un coin vraiment pas pratique… quand à nos places dans le train, elles sont à neuf voitures du vélo… nous allons devoir courir pour tout décharger.

Nous arrivons avec 3h de retard, du coup il est déjà 23h, et comme d’habitude nous ne savons pas où nous allons dormir… nous partons au plus vite du quartier « mal famé » de la gare, et de ses quelques alcooliques qui commencent à nous tourner autour et à nous agacer. Il faut dire qu’ici, ils aiment tout toucher : le vélo et nous aussi !
Par chance nous tombons un peu plus loin sur un jeune, et nous suivons sa mobylette jusqu’à une auberge à quelques kilomètres de là, où nous passons une bonne nuit.

Vendredi 9 Mars :

C’est aujourd’hui que commence vraiment notre périple en Asie. C’est notre première « vraie étape » de vélo en Thaïlande. Il fait toujours aussi chaud, 38°C et nous n’avons pas beaucoup d’air.
En sortant de la ville, nous passons par la porte de limite d’agglomération, qui est bien entendu à l’effigie du couple royal. Ils sont en photos quasiment partout en Thaïlande : murs de gare, de mairie, dans les temples, les restaurants, les auberges, sur les stands du marché… Il faut dire que les Thaïlandais leur vouent une véritable admiration, à hauteur d’une divinité !

Nous sommes rapidement dans la campagne, ici et là s’alignent de nombreuses baraques faites de bouts de bois et de tôles, bien souvent sur pilotis. Et derrière, les premières rizières, d’un vert flamboyant.

Alors que nous nous arrêtons boire de l’eau fraiche, une Thaïlandaise, parlant quelques mots d’Anglais, nous donne une petite leçon, histoire que nous puissions dire des mots basiques. Nous restons près d’une heure à discuter puis nous repartons avec quelques mandarines.
Les champs s'étendent à perte de vue…

Nous sommes en pleine récolte de riz. Certains paysans sont dans les rizières, d’autres étalent d’immenses tas de grains de riz.

Lorsque la récolte est finie, le feu est mis au champ. C’est un moyen économique de le fertiliser et de le préparer pour la prochaine récolte. Du coup, par moment, nous traversons de véritables passages de fumée, nous faisant carrément de l’ombre face au soleil. Et les cendres tombent du ciel…
La nuit tombe relativement vite ici, aux alentours de 18h30. Du coup, nous nous faisons indiquer un endroit où dormir. Il semble qu’ici nous allons principalement fréquenter les auberges bon marché, qui nous coutent aux alentours de 3€/pers et nous permettent de passer la nuit plus au frais, avec une bonne douche fraiche !

Samedi 10 Mars :

Cela fait un an tout pile que nous sommes partis pour ce tour du monde. Le 10 Mars 2011, nous prenions l’avion de Madrid direction Santiago. Ca passe vraiment vite !
Hier soir, à l’auberge, nous avons rencontré un cycliste Hollandais, Klass. Du coup ce matin nous partons ensemble. Klass est sur les routes d’Asie du sud-est depuis un bon bout de temps.
Au passage c’est notre record, à 7h50 nous sommes en route. Il faut dire qu’en auberge avec petit déjeuner compris, ca nous fait gagner un temps fou.
En plus du riz, c’est aussi la récolte des cannes à sucre. C’est globalement la même méthode, on ramasse puis on brule le champ avec les cannes à sucre par terre pour se débarrasser des feuilles. Puis tout est chargé sur des camions avec un seul principe : plus tu en mets, mieux c’est. Ca déborde donc de tous les cotés. Et peuvent difficilement dépasser les 50km/h.

Il est où le routier? C’est l’heure de la sieste !

A trois cyclistes, nous ne passons pas inaperçus. Nous avons choisi une petite route et alors que nous traversons un village assez reculé, nous tombons en pleine fête religieuse. Nous voilà invités à boire un coup, et ils ne parlent pas un mot d’Anglais. Les choses se « gâtent » lorsque nous remarquons que c’est du « Whisky » pur. En France on dirait surement alcool à brûler pur !

Nous repartons en ayant réussi non sans peine à boire seulement un seul verre.
Nous retrouvons nos amis les chiens, mais bien moins nombreux qu’en Amérique du Sud et bien plus peureux, ce qui nous arrange. Seulement trois poursuites aujourd’hui !
Pour finir la journée, une pluie torrentielle s’abat sur nous, pour les derniers kilomètres. Mais nous arrivons rapidement à Sukhotai.
Nous partons nous promener au centre ville en espérant trouver quelque chose à manger au marché. Mais à la vue du stand « gros vers, sauterelles, et insectes grillés » nous n’avons plus très faim.

Dimanche 11 Mars :

Nous commençons la journée par la visite de l’ancienne cité de Sukhothaï. Sukhothaï fut la capitale du premier royaume thaïlandais suzerain sur le bassin du fleuve Chao Phraya. Ce royaume, après s'être affranchi de la tutelle khmère, parvint à préserver son indépendance de 1250 jusqu'au XVe siècle.
L'immense Sukhothaï est aujourd'hui ruinée. Le palais en bois de ses rois a disparu. Toutefois, la ville possède encore de nombreux vestiges de temples, construits en latérite et en brique. La plupart des édifices qui ont été découverts, et pour partie relevés, se trouvent à l'intérieur d'un rempart renforcé de douves.

Nous nous remettons en route en direction du Nord. Nous croisons en chemin Jurgita et Thomas, deux Lituaniens, cyclos au long cours, partis pour trois ans dans leur deuxième grand voyage à vélo… .
Leurs impressions sur le Moyen-Orient confirment l’envie que nous avons d’aller y poser nos roues de vélo. Peut-être un jour !
En attendant nous voilà dans une auberge une fois de plus et la climatisation est bien appréciable, après avoir pédalé sous 39°C une bonne partie de la journée.

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.