Death Valley

La vallée de la mort : 24 Septembre – 30 Septembre

La vallée de la Mort est une terre d’extrême avec des températures moyennes avoisinant les 45°C en été, et pouvant atteindre 65°C. La légende veut que son nom lui ait été attribué au 19ème siècle par un visiteur s’étant égaré sur ces terres inhospitalières.
C’est en fait le vestige d’un lac asséché, et la route qui traverse cette vallée descend jusqu’à 86m sous le niveau de la mer !
Les Indiens Shoshones vivent ici depuis plus de 1000 ans, et sont aujourd’hui confinés dans un minuscule village, à l’écart des touristes. Ils revendiquent toujours leurs terres parmi les 13500km² que compte ce parc national, le plus grand des Etats-Unis.

Samedi 24 septembre :

Notre nouvelle ligne de mire est la vallée de la Mort, où nous pensons arriver d’ici une petite semaine. Nous sommes donc debout à 7h30 par un 6°C vivifiant ! Nous disons au revoir à nos co-campeurs et prenons notre vélo pour passer du côté Est de la Sierra Nevada, la montagne qu’on escalade depuis quelques jours. Le col est à 3030m et il fait assez froid, surtout dans la descente où l’on atteint les 89km/h.

En début d’après midi, nous sommes sur les rives du Mono Lake. Ce lac était alimenté par diverses sources ainsi que cinq rivières, mais pour assouvir les besoins en eau de la ville de Los Angeles, les rivières ont été détournées dans les années 60. Le lac a aujourd’hui perdu la moitié de son volume. Les concrétions calcaires sous-marines formées par les sources se sont retrouvées hors de l’eau ce qui offre un beau spectacle.

Autre conséquence : l’eau du lac est devenue deux fois plus salée que l’eau de mer. On espère qu’à Los Angeles, ils économisent l’eau vu les dégâts causés…
Nous finissons la journée dans un camping à June Lake, et sitôt arrivés, nous sommes invités à manger avec par Vida, Rick et leurs amis. Un bon barbecue est au programme ! Cool on est affamés.

Dimanche 25 Septembre :

Ce matin, nous troquons sans regret notre café soluble et tartines de pain de mie/confiture contre un bon vrai café et de délicieux pancakes cuisinés par Vida. C’est donc le ventre bien remplis que nous partons.

Les panneaux ici incitent à la délation…

Nous avançons à bonne allure car le profil est plutôt descendant. Nous avons une grosse descente sur l’autoroute où nous pouvons quitter la bande d’arrêt d’urgence (trop étroite) et occuper la voie de droite car nous allons jusqu’à 92km/h !
Nous voilà déjà arrivés à notre grand étonnement à Bishop, à 17h et après 93km. Nous allons faire quelques courses et Olivier reste avec le vélo en espérant trouver une invitation dans un jardin mais nous repartons finalement bredouilles.
A la sortie du village nous trouvons un ranch où nous pouvons nous installer. Nos hôtes nous apportent en plus une assiette de porc mexicain, un verre de vin et du bon pain, et nous proposent une douche, parfait !

Lundi 26 Septembre :

Au réveil nos hôtes sont déjà partis travailler en cheval, garder les troupeaux de vaches pour hamburger ! C’est d’ailleurs à Mc Donald que nous commençons la journée pour nous mettre à jour et poster les dernières news.
Puis nous nous mettons en selle. La température grimpe jusqu’à 39°C et nous nous arrêtons manger avant d’être complètement grillés. Nous allons dans le seul village à 30km à la ronde, un village de cabanes et de mobil homes : c’est aussi ça les Etats-Unis !

Nous sommes dans une immense vallée, c’est plat à perte de vue ! Seule les vaches rompent la monotonie du paysage. C’est donc un peu lassés que nous finissons notre journée, à Indépendance, un tout petit village où nous trouvons un parc municipal avec des tables de pique-nique et un petit ruisseau. Voilà un emplacement de camping et une douche idéale, mais bien fraiche !

Mardi 27 Septembre :

Même si depuis notre arrivée aux US, les gens sont particulièrement accueillants et sympathiques, certains sont conformes aux stéréotypes et aiment donner des leçons. Hier une cliente est venue s’asseoir à notre table pour nous expliquer qu’il fallait laisser 15% de pourboires, et ce matin une autre nous rabroue parce que nous nous brossons les dents dans le mauvais évier du parc et qu’elle trouve ça peu hygiénique… Mais de quoi je me mêle ! On ne leur dit pas qu’ils feraient mieux de rouler à vélo plutôt que dans leurs énormes 4*4
Nous roulons jusqu’à Lone Pine, où nous faisons nos dernières provisions, en particulier en eau. Nous profitons ensuite de la climatisation, du Wifi et des glaçons de McDo pendant les heures les plus chaudes de la journée.
Nous repartons alors que le soleil est déjà en train de passer derrière les montagnes. Pour pouvoir traverser la vallée de la mort dans les meilleures conditions nous avons tourné le problème dans tous les sens et la seule solution est de rouler en mode bi-diurne : le matin très tôt et le soir. Nous ferons des siestes de 4h la journée et 5h la nuit.
C’est donc sous un soleil couchant que nous entrons dans la vallée de la mort et plus nous avançons, plus la végétation se raréfie. Les paysages nous rappellent ceux de l’altiplano, mais les températures sont à l’opposé.

Nous faisons une pause pour profiter des dernières lueurs et le silence est impressionnant. Nous entendons même le battement d’ailes des rares oiseaux qui volent au dessus de nos têtes. Il fait maintenant nuit noir et nous allons rouler encore 2h. Le thermomètre indique toujours 27°C et comme nous montons, nous avons chaud !
La lune n’est pas de notre coté, elle n’a toujours pas fait son apparition et ne facilite pas notre vision nocturne.
Heureusement à cette heure-ci, le trafic est ultra réduit et nous ne croisons que quelques voitures. A 21h nous en avons assez fait et trouvons une dune de sable derrière laquelle se cacher pour notre première « micro nuit » de cette traversée. (Et après avoir mangé un bon hot-dog, on ne se laisse pas aller malgré l’heure tardive…)

Mercredi 28 Septembre :

A 4h50 le réveil sonne pour être debout à 5h…. Qui a dit que voyage à vélo=vacances ?
La matinée est bien fraiche et nous devons même commencer l’étape avec une veste. Mais très vite le soleil sort et la chaleur écrasante ne se fait pas attendre.

Heureusement à ce moment la, nous entamons la descente sur Panamint Spring.
Quelques courbes (négociées à la corde) plus tard nous arrivons à destination.

Nous obtenons l’autorisation de nous installer dans le camping pour quelques heures de repos. Mais notre plan ne fonctionne pas à merveille. Il fait tellement chaud que nous n’arrivons pas à fermer l’œil. Olivier, qui est pourtant resté « à l’ombre », a pris un coup de soleil sur le torse, et nous allons toutes les heures à la douche sous l’eau froide pour nous « rafraichir ». Comme ce n’est pas suffisant, nous nous mettons sous l’eau froide avec nos habits, qui sèchent moins vite que nous.

Dès que le soleil passe derrière les montagnes, nous nous mettons en route. Nous sentons que nos jambes ne sont plus très fraiches, pourtant le col qui nous attend est l’un des plus durs depuis le début de notre périple. 16km de forte pente et c’est ce que nous craignons le plus !

L’ascension est vraiment dure, très dure. Nous nous arrêtons au bout de 10km car nous sommes exténués, nous ne sentons plus nos jambes. Il fait nuit noir et nous nous asseyons sur une glissière de sécurité, le temps de reprendre quelques forces. Au moins à cette heure-ci, il fait « frais ». Nous nous fixons de faire encore trois kilomètres avant de trouver un endroit pour la nuit. Nous ne trouvons pas réellement d’endroit mais compte tenu de la petite nuit qui nous attend, et de notre fatigue, nous nous installons au bord de la route et sombrons dans un profond sommeil.

Jeudi 29 Septembre :

L’alarme sonne à 4h40 ce matin et le réveil est difficile. Mais nous savons qu’une longue étape nous attend et qu’il ne faut pas perdre de temps si nous voulons éviter les grosses chaleurs.

Nous enfourchons notre tandem avant 7h. Nous nous rendons compte que nous avons fait le plus gros du col hier, et qu’il ne nous reste plus que 2,5km de pente moyenne. Tant mieux !
A 8h, il fait déjà 30°C mais nous avons entamé notre descente dans la vallée de la Mort. 27km de pure descente à fort gradient (~10%). La récompense de la dure montée de la nuit passée. Nous explosons notre record de vitesse : 98,7km/h et doublons quelques camping-cars.
A 8h30, nous sommes au fond de la vallée. Nous en profitons pour refaire des provisions d’eau car nous sommes à sec et avec cette chaleur on ne tiendrait pas longtemps.

La matinée n’est pas finie et c’est maintenant que les choses sérieuses commencent : il nous faut traverser la vallée jusqu’au prochain « village », et donc jusqu’à la prochaine ombre. 40km de désert, de cailloux et de sable, avec des températures qui peuvent atteindre les 65°C. Nous partons donc sans trainer dans cette vallée hostile et les deux jours précédents se font sentir. Nous regardons au loin les dunes de sable, mais ne perdons pas notre objectif de vue : arriver au plus tôt à Furnace Creek.
Le thermomètre continue à grimper et affiche 36°C lorsque nous passons sous le niveau de la mer.

Nous arrivons finalement à destination sur les coups des 11h, il fait encore plus chaud et nous sommes contents d’en avoir fini pour la journée.
Nous passons l’après-midi à l’ombre et attendons le coucher du soleil pour aller planter notre tente. Demain, nous sortons de la vallée.

Vendredi 30 Septembre :

Finalement, Olivier a dormi sur la table de camping car le sol monte à 100°C la journée et reste brulant pendant la nuit. Audrey a essayé de dormir dans la tente mais le matelas était tellement chaud que c’était mission impossible.
Nous nous levons et partons alors qu’il fait encore nuit noir, le camping est assoupi. Ce départ à la fraiche nous conduit en quelques kilomètres au Zabriski Point. C’est un point de vue sur la vallée ainsi que sur quelques formations rocheuses multicolores, aux formes tumultueuses dues à l’érosion et aux tremblements de terre.

En route nous voyons une partie du chemin emprunté par le convoi de 20 mules, tirant deux wagons de 12tonnes chacun de borax et une citerne de 10 000 l d’eau. Ce convoi faisait à l’époque des pionniers, les allers retours entre la mine de Borax de Death Valley et le plateau. Nous arrivons assez rapidement à Death Valley Jonction. C’est un ancien village minier reconverti en hôtel et théâtre. C’est bien la seule chose qu’il y a ici, avec 6 habitants qui travaillent dans l’hôtel.
Un employé nous autorise gentiment à utiliser le Wifi, les toilettes, et le salon climatisé. Nous essayons de nous reposer, nous sommes enfin sortis de cette vallée, dont nous n’avons que peu profité !
Nous passons une mauvaise nuit dans un terrain vague, en face de l’hôtel car il y a un vent terrible. En plus, nous sommes réveillés en pleine nuit pas deux personnes et un chien qui trainent autour de notre tente, nous n’aimons pas ça !

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.