Tafi Del Valle

Les paysages de Tafi del Valle: Conception - Cafayate ( 12 Mai – 16 Mai )

Jeudi 12 Mai :

Après 15h de bus avec une compagnie dont la sympathie n’a d’égal que l’espace que nous laissent les chauffeurs de bus en nous doublant, autant dire aucune, nous relions Mendoza à Conception.
Nous avons décidé d’effectuer cette partie en bus car nous souhaitons nous laisser plus de temps dans le nord ouest Argentin et dans le désert du sud Lipez en Bolivie que nous allons essayer de traverser en vélo. Nous avons donc sauté la partie qui nous semblait la moins intéressante, bien que dans chaque région il y a des choses à faire et à voir !
Une fois arrivés, nous voyons une différence de paysage impressionnante. Ici nous sommes dans un environnement quasi tropical : chaleur et taux d’humidité très élevés, végétation dense, les exploitations de cannes à sucre s’étendent à perte de vue et tout est vert. Le contraste est saisissant avec les couleurs plus sobres des régions plus désertiques que nous avons quittées.


Nous roulons jusqu’à Monteros où nous sommes accueillis pour la nuit par la municipalité. Ici les fils électriques sont couverts de brindilles apportées par les oiseaux. Ce soir nous dormons dans le gymnase !

Vendredi 13 Mai :

Nous empruntons une route sinueuse et abrupte à travers un décor impressionnant. Un ciel menaçant accompagné d’un air chaud et humide, une forêt subtropicale dense et verdoyante, une rivière tumultueuse, des cascades à n’en plus finir, et des animaux nouveaux : papillons multicolores, rapaces et autre oiseaux de toutes sortes, serpents, grosses araignées mais aussi tout un tas de bruits, cris et de sifflements non identifiés.

Les premiers 1000m de l’ascension nous menant au Paso del Infernillo (3050m) auront raison de nous. Nous trouvons un petit bivouac parfait au bord de la rivière.

Samedi 14 Mai :

Nous reprenons notre ascension après s’être fait réveillés par une courte averse. Encore 700m de dénivelé avant d’arriver à Tafi del Valle.

Le principal moyen de locomotion de la région est la mobylette, avec une moyenne de trois voire quatre personnes par mobylette. C’est assez impressionnant. Nous voyons aussi des mères conduisant d’une main et tenant de l’autre leur bébé de quelques mois seulement. Bien entendu, personne n’a de casque. Mais le plus surprenant reste sans doute notre découverte du jour : le transport de chèvre en mobylette !
Pour ce faire, prenez une première personne et asseyez là sur la mobylette, puis prenez la chèvre et mettez la à cheval derrière la première personne, avec deux pattes de chaque côté. Enfin, prenez une deuxième personne et asseyez la derrière la chèvre. Assurez-vous qu’elle tienne fermement la chèvre par les cornes !!!!! Vous voilà partis pour 70 km sur une route de col, sans aucun souci !
Sinon, autre moyen de faire transiter les chèvres : nous croisons des troupeaux conduits par de jeunes garçons d’une dizaine d’années, sur leurs chevaux, avec une dextérité impressionnante ! Ils tiennent souvent dans une main un lasso avec lequel ils tirent deux ou trois chevaux. De l’autre ils dirigent leur monture d’une main de maitre et rapatrient les chèvres qui ont tendance à s’éparpiller ! Bien entendu quelques chiens font parti du lot !

Après toutes ces distractions, nous arrivons à Tafi del Valle assez tôt. Nous retrouvons quelques fans et les mobylettes à multiples personnes…

Nous en profitons pour nous mettre aux tâches habituelles : lessive, mécanique, récit, etc… et surtout un petit barbecue accompagné d’une bouteille de Malbec que nous avait offert l’œnologue de la bodega Norton à Mendoza.

Dimanche 15 Mai :

Nous nous faisons réveiller en pleine nuit par un cheval qui galope dans le camping…il semble que quelqu’un lui court après ! Nous finissons malgré tout notre nuit tranquillement et repartons en direction du sommet.

Nous parcourons péniblement les 1000 derniers mètres d’ascension. C’est le troisième jour de montée et nous commençons à être fatigués.
Heureusement les oiseaux, rapaces, chevaux, ânes, chèvres, cochons, et vaches nous distraient sur notre passage. Nous arrivons dans les hautes altitudes et la forêt subtropicale a laissé place à des prairies d’herbe verte, voire à quelques cactus.

Nous atteignons le sommet de l’Infernillo en fin d’après midi où un troupeau de lamas nous attend. Nous avons la chance de pouvoir voir quelques bébés et d’échanger quelques mots avec leur gardien. Nous en apprenons un peu plus sur la vie de ces animaux : ils vivent entre 15 et 20 ans, ont une progéniture chaque année, ils sont utilisés essentiellement pour leur laine, mais aussi pour leur viande et sont élevés aux altitudes les plus hautes parce qu’ils produisent plus de laine dans ces conditions. Mais surtout c’est vrai qu’ils crachent lorsqu’ils sont contrariés.

Nous nous lançons dans les premiers lacets de la descente sur Cafayate, le temps de nous trouver un bon endroit pour bivouaquer au bord de la rivière. Nous avons un petit aperçu sur ce que va être notre passage dans le désert car après avoir eu très chaud dans l’après midi, en début de soirée la température a déjà chuté de manière impressionnante.

Lundi 16 Mai :

Les bruits ont été incessants cette nuit et nous n’avons pas très bien dormis. Il a fait très froid, nos habits encore humides d’une lessive ont gelé dans la remorque. Heureusement nous sommes très bien équipés et n’avons pas eu trop froid.

Nous sommes un peu déçus car après avoir monté pendant trois jours nous espérions une bonne descente mais le revêtement est tellement mauvais que nous n’avançons pas. Alors que nous sommes dans une forêt de Cardones (cactus), notre vitesse d’escargot nous permet de voir un énorme insecte à huit pattes (gros comme la main) traverser la route ! Beurk. Nous espérons ne jamais en avoir une comme ça dans notre tente !

Nous hésitons à visiter les ruines de Quilmes, cité Indienne du XIeme siècle mais les 5 kilomètres de piste de sable ont raison de nous et finalement, nous rebroussons chemin. Nous voulons arriver à Cafayate aujourd’hui. Ici, le soleil se couche vers 18h30 et nous parcourons les 15 derniers kilomètres de nuit. Par chance, un beau clair de lune nous éclaire et nos yeux s’habituent peu à peu à l’obscurité.

Alors que nous arrivons enfin au camping, après une étape de 93km, nous rencontrons un couple de Suisses avec qui nous avions discuté il y a deux mois à San Martin de los Andes. Le monde est petit !

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.